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Types de troubles du langage : combien en existe-t-il ?

Un mot qui déraille, une phrase qui s’enraye, et soudain le dialogue s’effiloche. On croit le langage tout-puissant, mais il a ses failles, ses accidents de parcours, ses silences embarrassés. Derrière une faute apparemment anodine ou un bégaiement timide, c’est toute une mécanique qui coince, parfois invisible, souvent incomprise.

La réalité, c’est un patchwork de troubles, tapis derrière nos conversations les plus ordinaires. Aphasie, dyslexie, bégaiement, mutisme sélectif… Autant de noms qui disent la difficulté à se faire comprendre, à comprendre l’autre, à tisser des liens. Mais derrière cette énumération, combien de visages, combien de parcours ? La liste n’est ni brève, ni figée. Les surprises sont nombreuses.

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Panorama des troubles du langage : une diversité souvent méconnue

Parler, lire, écrire : aucun de ces gestes n’est jamais garanti. Un trouble du langage ne se limite pas à hésiter sur un mot ou à trébucher sur une phrase. Il s’agit d’un ensemble complexe où l’oral et l’écrit sont concernés, à tous les âges, avec des répercussions parfois durables. En France, on estime que près de 7 % des enfants d’âge scolaire vivent avec un trouble spécifique des apprentissages ou un trouble du neurodéveloppement du langage. Le repérage n’est jamais simple : où finit le retard, où commence la vraie difficulté ?

Pour y voir plus clair, les troubles du langage se répartissent en deux grands ensembles. D’un côté, le trouble développemental du langage (TDL), ex-dysphasie, qui freine la parole alors que l’audition et l’intelligence vont bien. De l’autre, les fameux troubles spécifiques des apprentissages — les “troubles dys” — qui frappent l’écrit et se déclinent ainsi :

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  • dyslexie (lecture)
  • dysorthographie (orthographe)
  • dysgraphie (écriture manuscrite)
  • dyscalculie (calcul)

En marge de ces catégories, il y a aussi le bégaiement, le mutisme sélectif ou certains troubles du traitement auditif, bien moins connus mais tout aussi déstabilisants.

Le parcours de soin dépend de l’âge, de la gravité et des conséquences sur les apprentissages ou la communication. Ce n’est pas anodin : les troubles du langage représentent l’un des motifs majeurs de consultation chez l’orthophoniste en France. Et pour beaucoup de familles, la route vers le diagnostic ressemble à un véritable labyrinthe.

Combien de types de troubles du langage sont identifiés aujourd’hui ?

Pour classifier les types de troubles du langage, deux boussoles font référence : le DSM-5 et la CIM-11. Ces outils dessinent une cartographie, mais chaque parcours reste singulier, chaque profil, unique.

Le trouble développemental du langage (TDL) occupe le devant de la scène. Ici, le langage oral se développe au ralenti, sans explication sensorielle ou intellectuelle. Autour gravitent les troubles spécifiques des apprentissages :

  • dyslexie : la lecture s’enlise, les mots se dérobent,
  • dysorthographie : les règles écrites semblent étrangères, la faute s’installe,
  • dysgraphie : le geste s’essouffle, la main fatigue,
  • dyscalculie : les chiffres s’embrouillent, le calcul devient casse-tête.

D’autres troubles ont rejoint la liste : la dyspraxie (coordination des gestes), le trouble du traitement auditif central, ou encore la dysphagie (déglutition), qui peut peser sur le langage oral dès le plus jeune âge.

Le regard s’élargit aussi au TDAH, à la dysphasie ou au mutisme sélectif, dès lors que la communication et les apprentissages sont perturbés.

Alors, combien de catégories ? Entre six et dix, selon le niveau de détail choisi et le référentiel utilisé. Mais la réalité déborde toujours les cases : chaque expérience bouscule les frontières.

Focus sur les troubles les plus fréquents et leurs particularités

Chez les enfants scolarisés, les troubles du langage touchent entre 5 et 8 %. Derrière ce chiffre, une foule de diagnostics, avec des parcours scolaires cabossés, des efforts quotidiens pour ne pas décrocher. Les “troubles dys” rassemblent des profils multiples, chacun avec ses embûches spécifiques :

  • Dyslexie : lire devient un défi, les sons s’emmêlent, la fatigue s’installe ligne après ligne.
  • Dysorthographie : même avec des efforts, l’orthographe dérape, les fautes persistent, l’écrit semble étranger.
  • Dysgraphie : l’écriture saccadée, illisible, ralentie, finit par freiner l’ensemble des apprentissages.
  • Dyscalculie : les nombres glissent, les opérations déroutent, la logique mathématique échappe.

Certains enfants doivent composer avec plusieurs troubles spécifiques des apprentissages à la fois, décuplant les obstacles, complexifiant la scolarité et la vie quotidienne. La dysphasie, quant à elle, se distingue par une atteinte profonde de la compréhension et de l’expression, alors même que l’audition fonctionne parfaitement. D’autres profils encore, mêlant dyspraxie ou trouble du traitement auditif central, rendent l’identification et l’accompagnement toujours plus délicats.

La variété des symptômes, la diversité des fonctionnements cognitifs, l’intrication fréquente avec un trouble de l’attention (TDAH)… Tout cela impose une approche sur-mesure, un accompagnement qui s’adapte au cas par cas. Ici, la standardisation n’a pas sa place.

trouble langage

Mieux comprendre pour mieux accompagner : pistes et ressources pour les familles

Face aux troubles du langage, de nombreuses familles se sentent déconcertées, parfois isolées. Pourtant, des solutions existent pour éclairer le chemin. L’orthophoniste est souvent le premier allié : il réalise un bilan orthophonique précis pour cerner la nature du trouble. Selon la situation, d’autres professionnels — psychomotricien, ergothérapeute, neuropsychologue — complètent l’évaluation et dessinent un plan d’action adapté.

Les centres de référence des troubles des apprentissages guident ensuite les familles vers des équipes pluridisciplinaires. Ces structures, réparties sur tout le territoire, offrent des diagnostics approfondis et orchestrent la prise en charge. Les outils de dépistage validés, recommandés par la Haute Autorité de Santé, permettent d’objectiver les difficultés et d’ouvrir la porte à un suivi spécifique.

  • Les aménagements pédagogiques à l’école (PAP, PPS), l’aide d’une AVS ou l’intégration en ULIS TSL rendent possible une scolarisation plus sereine en milieu ordinaire.
  • Plusieurs associations, comme la FFDys, épaulent les familles, partagent conseils et outils actualisés.

Prévenir, c’est aussi soigner la qualité du langage adressé à l’enfant et rester attentif aux premiers signaux d’alerte. D’après Santé publique France et l’Inserm, la richesse des échanges oraux façonne, dès le plus jeune âge, la construction des compétences langagières. S’appuyer sur les professionnels référents, c’est offrir à son enfant toutes les chances d’avancer, malgré les obstacles.

Le langage trébuche, mais il n’est jamais figé. Derrière chaque trouble, une histoire, une adaptation, une force à découvrir. Qui sait ce que révélera le prochain mot, la prochaine victoire, la prochaine main tendue ?

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